Sorel, Casterman, 2013.
Le
dessin est agréable, la monochromie aussi, l'histoire plaisante,
je me suis laissée prendre. L'auteur joue de manière lascive, sans
être impudique, avec le genre fantastique. La bande dessinée débute
par un bain glacé au rythme de la prose éthérée de Rimbaud, elle
se poursuit par le charnel, tantôt cru, tantôt voluptueux. La
jeune héroïne est séduisante et le matou,son compère, bien léché.
Leurs limites dépassent l'intime, ils s'en vont au delà du réel
mais restent proches du quotiden; errant à deux dans un espace
restreint, hôtel particulier. Avec eux, le lecteur pénètre les
intérieurs, se fait voyeur et découvre derrière les portes, la
débauche ordinaire de gens aigris ou romantiques, la folie douce,
sanglante ou exubérante, les recoins de la vie...

---Et
puis, il y a Baudelaire, alors, je me remémore--«Enivrez-vous»--
Il
faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question.
Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules
et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. [...]
(In
Les petits poèmes en prose)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire