Être entourée de livres, d'images et de mots et tenter d'en dire quelque chose, de partager...

Garder une trace, vaine intention, peut être... Tant pis...

Un blog à défaut -blogger - (et oui, je cède à la simplicité et je me fais complice de google, tant pis....). Les messages s'affichent des plus récents aux plus anciens...



jeudi 25 avril 2013

Automne


Jon McNaught, Nobrow, 2012

Nobrow est une maison d'édition britannique. Jon McNaught, britannique lui aussi, s'est fait remarqué dans le palmarès 2013 du festival d'Angoulême. J'ai donc eu envie de me faire une opinion sur cet album qui porte originellement le nom de "Dockwood".
Une histoire sans histoire, simplement une journée qui s'écoule dans une petite ville. Est-ce que ça vaut la peine de s'y arrêter,le quotidien, simplement..il est là, il est nous. C'est l'automne, feuille à feuille, page à page, case à case. Sobriété et teintes nuancées...je suis rentrée dans cette bande dessinée pas à pas... la structure invite à la lenteur, c'est aérien mais pas léger, des carrés, beaucoup de carrés, et des angles qui passent presque inaperçus. Un graphisme minutieux, des alternances de fond et de forme évidentes et pourtant transparentes. Un petit format, et un beau grain de papier, une jolie lecture par une belle journée de printemps.


mercredi 24 avril 2013

Amène petit instant


Il y a de ces gestes qui se répètent et qui jamais ne lassent...

 [planche tirée d'Un peu de bois et d'acier, Chabouté, 2012]

Trois ombres


Cyril Pedrossa, Delcourt,  coll. Shampooing 2007.
 

On m'a dit « c'est bien, lis-le, tu verras. », de prime abord, un peu sceptique... les dessins ne me parlent pas beaucoup, les bouches disproportionnés, les nez de mouches...tant pis, je fais le pari de la lecture. Cela semble bien enfantin au départ, une maison, une famille au milieu de nulle part, atemporel...la vie se coule...au delà des traits des personnages, leur bonhommie commence à me plaire, et puis au sommet d'une colline comme à celui d'une page, trois ombres apparaissent...la quiétude s'interrompt là. La suite du récit est celui de voyages. Le conte prend alors la forme d'un livre de sagesse, simple, amusant, grave et vivant. Et puis c'est l'émotion qui m'a envahi. Une belle et tendre lecture; à couper le souffle comme à le donner...

mardi 23 avril 2013

L'œil privé


Blexbolex, les Requins Marteaux, 2006.

Une histoire noire, c'est un polar! Orange c'est acidulé, Vert plutôt cocasse et Bleu comme l'argot des mots. 
Voilà pour les couleurs qui s'entremêlent, se croisent et se succèdent au fil des pages. Le graphisme est surprenant surtout pour mes yeux de néophyte mais incontestablement, il me plait ! Blexbolex s'amuse des découpages et séduit par ce qui tranche en douceur. Pourtant c'est du lourd! Un détective hors format, pas choquant dans ces planches déformés. Un mafieux, une belle, un extorqueur, une disparition. 
Des onomatopées et du mouvement.  Crac Boum Flut !?! 
Tout cela est joyeusement déstructuré, rigoureusement rythmé par la cadence de la narration intraitable en 14 chapitres - car avant de devenir album, cette histoire un brin rétro avait ses armes par épisodes dans la revue «Ferraille» chez le même éditeur. En plus de les réunir, l'album est d'une belle facture, hé,, ce qui ne rend que plus agréable la lecture!

lundi 22 avril 2013

Une voie pour l'insubordination - Henri Michaux


1980, édition Fata Morgana, 2004.
Le titre a forcement accroché mon regard....L'auteur a retenu mon attention... Etrange petit texte ici, poème en prose ? Essai ? Qu'importe la classification, le contenu interpelle. Parler d'une chose dont «on ne sait pas précisément ce qu'il est» : le Poltergeist. Partir de phénomènes étrangement surnaturels pour se retrouver en dedans d'êtres mystiques. Ironie s'en mêle? Tiraillement, dérangés, tourments. Au détour d'un paragraphe, Michaux trouve, dans la vie, primordial le problème «de la prise en charge de son être». Et là, subrepticement, reviennent ses mots, ceux d'un autre de ses poèmes «Agir, je viens ».

«Tout de même, les jeux, n'est-ce pas (au début) la plus fondamentale (et pour finir) la plus indestructible peut-être des occupations ?...La compulsion de répétition, voilà qui y ressemble joliment aussi» (p.21)

samedi 20 avril 2013

Contes & décomptes

Étienne Lécroart, L' Association, 2012.
 

J'ai eu l'occasion en janvier dernier d'assister à une séance de l'oubaposhow, y était présent Étienne Lecroart, le petit bonhomme m'avait plu. Et puis, vient de s'ouvrir au musée une expo sur l'Oubapo (une petite soeur de l'Oulipo...Queneau & co'). J'ai alors eu l'occasion de voir passer quelques unes de ses planches...voilà donc le moment de parler de l'un de ses derniers livres «Contes & décomptes»...ou quand les mathématiques riment avec bandes dessinées. Et oui plus besoin de me convaincre que les mathématiciens sont des poètes, des créateur de sens...
Ici, Étienne Lécroart, reprend quelques formules mathématiques et y ajoute des contraintes d'images et de mots, puis s'amuse !
Comme quoi, les contraintes si on se les approprie....elles ont du bon! Un livre qui se lit avec malice!

La femme qui tremble - Siri Hustvedt


Acte Sud, 2010.

Un livre d'entre deux qui questionne l'ambiguïté. Ni un roman, ni vraiment un essai, une sorte de carnet de route, d'une femme qui cherche sans forcement parvenir à trouver la raison de ses tremblements. A la fois autobiographie et propos de neurobiologie, l'auteur interroge les frontières entre le je et tu, le dedans et l'extérieur, le corps et l'esprit, entre la psychiatrie, la psychologie et la neurologie. Beaucoup de références, de cas cités, cela ressemble parfois a une énumération un peu laborieuse à lire, mais propice à laisser mûrir sa propre réflexion, ses propres sensations.

«La signification est quelque chose que nous fabriquons» p.150.

lundi 15 avril 2013

Sortie de Mer

      mérité passagère
Amertume tuméfiée



                               

 


mercredi 10 avril 2013

Mort Cinder


D'Hector Oesterheld , dessiné par Alberto Breccia
Deux tomes chez Vertige Graphic [1999-2000]

Epoustouflant! C'est terrifiant comme l'angoisse peut devenir séduisante...
J'ai ouvert cette bd et j'ai eu beaucoup de mal à la refermer. Il y a dans ce personnage Mort Cinder quelque chose de très troublant. Un être sans temps. L'histoire ne débute pas avec lui, mais avec un vieil antiquaire Ezra Winston. Un visage marqué par les rides et un corps traversé de cicatrices, tous les deux possèdent une sensibilité fougueuse, à la fois vive et mélancolique. L'un et l'autre entretiennent avec le passé une intime relation  et celui-ci aussi ne cesse d'être vivant, tout autant douloureux, réconfortant, mystérieux et attirant. 
La narration d'Oesterheld, est belle et d'un noir envoutant. Elle joue avec le blanc et le noir du dessin de Breccia. Un dessin acerbe, tranchant, inquiétant et interrogateur.
Un classique -dit-on- de la bande dessinée, originellement, il fut publié sous la forme de feuilleton entre 1962 et 1964 dans une revue argentine. La réedition en album possède quelques défauts et même si parfois les thèmes des histoires ont peut-être un peu vieilli, cela ne m'a pas empêché d'apprécier chaque nouvel épisode!

dimanche 7 avril 2013

L'histoire de la dernière image


Fred, Dargaud, 1999.
 Océan intérieur
A-t-l-a-n-t-i-q-u-e
alignées
ces lettres m'ont toujours intriguées
tranchées, passant les années
d'un grenier aux couloirs successifs
Longtemps je les ai observées.

Aujourd'hui, Fred est décédé. Et ce n'est pas Philémon que je choisis de rencontrer. Lui, j'aimerai le suivre à travers les pages du passeur qui le premier m'a lu des bandes dessinées...
Alors, c'est par l'histoire de la dernière image. Le titre d'une bd de Fred, qui, cette semaine est passée sous mes yeux, de la main je l'ai saisie, cette fois si bien décidée.
 Le dessin est un peu brouillon, mais un brouillon chaleureux. Ambiance amicale un peu rustre aussi, dès les premières pages je me laisse prendre par l'histoire, les jeux de mots et les tours de passe passe figurés. A l'irruption d'un personnage insolite, je me surprends à dire ses paroles, voilà bien longtemps que je n'avais pas fait l’expérience orale d'une bande dessinée...
L'histoire part d'une boule de billard, dans un bistrot de quartier et puis...la magie, inopinée opère. Un passage onirique et burlesque, un océan, un désert, un Saint Exupéry désappointé,...et puis; un retour à la rue, à la chair et au cochon, des enclumes à transporter et pour finir à nouveau le bistrot.
Peut être en ai-je trop dit....non bien au contraire...!

mercredi 3 avril 2013

Walking Dead


De Robert Kirkman et Tony Moore puis Charlie Adlard pour le dessin.
Version française aux Éditions Delcourt,depuis 2007,17 tomes

Retour à du plus trivial...La vie elle-même, ne l'est-elle pas, tout simplement, triviale ?

Walking Dead est un comic book américain. En France,17 tomes sont déjà parus, le dernier tout fraîchement. J'avais l'opportunité d'avoir l'ensemble de la collection entre les mains et de pouvoir la lire d'une traite, alors le temps d'une semaine je me suis plongée dans cette lecture...
L'histoire débute dans un monde familier et pourtant différent: les morts vivants ont envahi les rues, en plus ou moins grand nombre, ils errent à la recherche de chair humaine fraiche seule à même de les sustenter... Deux formes de vie s'affrontent pour survivre, les «zombies» poursuivant les vivants et ceux-ci décapitant ceux-là pour ne pas finir dévorés. Comment s'organiser dans ce monde ravagé? Voilà, autour de quoi tourne le scénario
Suffisamment épique pour que je m'y accroche tout du long, mais malgré tout, trop moral pour que je rentre complètement dedans. C'est du ricain –sans que cela soit péjoratif- mais du ricain gentil –l'a ça l'est déjà peut être un peu plus..Forcément, la violence est présente. Mais les auteurs, au nom de certains principes et valeurs ont cru bon de trop souvent vouloir la justifier. Et c'est justement là, à mon avis, que le bât blesse. D'autant plus que sur les derniers albums la série s'essoufle un peu.
Mais bon, j'avoue que le principe de suivre des personnages qui n'ont pas à coup sur leur place tout le long du scénario est intéressant et m'a même plutôt captivée. A qui s'attacher quand on sait qu'il ne sera peut être plus là au prochain épisode?
Je ne suis donc pas décue d'avoir pu me faire une opinion !