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dimanche 9 juin 2013

Gueule d'amour

Aurélien Ducoudray, Delphine Priet-Mahéo, La boîte à bulles, 2012.

Quand le visage est touché, le cœur est blessé.
J'ai pris du temps avant de me décider à lire cet album...le dessin crayonné bien que soigné reste dérangeant, le ton se fait volontiers cynique et certains passages exposent sans retenue, simplement crus. 
A quoi ressemblent les lendemains de la «Grande guerre» pour les soldats dévisagés? La bande dessinée débute par un défilé de 14 juillet, un homme, ancien soldat, n'y participe pas, c'est son histoire qui est racontée. Jouer aux coqs, il aurait certainement aimé, mais devant des cocotes et pas dans une parade militaire..
Pour cet homme au visage meurtri, les rapports avec les femmes deviennent difficiles et revêches. C'est la chair qui est atteinte mais c'est le corps qui subit. Au-delà ou au-dedans de cette relation transparait aussi la question plus générale de l’altérité. Sembene, devenu son compagnon de route n'a pas la gueule cassée, mais la peau noire, ça aussi ça dérange... Ensemble, bon gré mal gré, ils vont réussir à s'y retrouver. Ils s'en vont claudiquant, mais vivants tout de même, après cette «putain de guerre», auprès des putains de cœur.

A noter, un dossier documentaire est ajouté à la fin de l'album, il vaut la peine d'être consulté.

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