Être entourée de livres, d'images et de mots et tenter d'en dire quelque chose, de partager...

Garder une trace, vaine intention, peut être... Tant pis...

Un blog à défaut -blogger - (et oui, je cède à la simplicité et je me fais complice de google, tant pis....). Les messages s'affichent des plus récents aux plus anciens...



mardi 30 juillet 2013

Marcher

 
"Il y a cependant quelques vieilles routes qu'on peut emprunter avec profit, comme si elles menaient quelque part, maintenant qu'elles sont presque abandonnées." (p.29)



"Un jour de novembre dernier, nous avons eu un extraordinaire coucher de soleil. Je me promenais dans une prairie où un petit ruisseau prend sa source, lorsqu'enfin le soleil juste avant de se coucher, à la fin d'un jour froid et gris, a travers, une zone claire du ciel; la lumière la plus douce et la plus brillante d'un soleil matinal est alors tombée sur l'herbe sèche et sur les branches des arbres à l'horizon opposé, ainsi que sur les feuilles des chêneaux poussant à flanc de coteau, tandis que nos ombres s'étiraient au loin vers l'est sur la prairie, comme si nous étions les seuls atomes de poussière de ses rayons. C'était une lumière qu'on n'aurait pas pu imaginer un instant auparavant, et l'air était si chaud et si serein que rien ne manquait pour faire de cette prairie un paradis. Quand nous nous sommes pris à penser que ce n'était pas là un phénomène isolé qui ne surviendrait jamais plus, mais qu'au contraire il se reproduirait éternellement un nombre infini de soirs pour réconforter et rassurer l'enfant attardé marchant par là, sa splendeur en a été accrue." (p.49)
 
Les extraits sont tirés de Marcher

 
Henry D.Thoreau 
Marcher & une promenade en hiver, Le mot et le reste, 2013.

traduction de Nicole Mallet, préface de Michel Granger. 
 

Deux textes Marcher (1851) et Une promenade en hiver (1843), d'Henry David Thoreau,(1817-1862) réunit dans un livre récemment paru et qui n'est pas arrivé par hasard entre mes mains...




 

dimanche 28 juillet 2013

Fritz the Cat


Robert Crumb, Cornélius, 2013.

Prétentieux et cabochard, loufoque ou ringard, ce petit personnage au museau à moustache est pour Robert Crumb, l'occasion de croquer ses congénères en plein époque hippie, de se jouer des grands discours et des idéalistes, joli pied de nez à cette société qui ne tourne pas rond!
Ca se lape comme du petit lait!
 Un bel ouvrage qui regroupe l'ensemble des aventures de Fritz the Cat (1964-1972). La petite introduction de Jean-Pierre Mercier rappelle que la fortune de ce personnage au cinéma n'a pas été du tout du goût de son créateur! Il choisit alors, de mettre fin aux histoires du matou par un coup de pic à glace dans le dos, et paf, rien que ça!




Extrait, p.41

vendredi 26 juillet 2013

Alack Sinner


 



José Muñoz, et Carlos Sampayo, intégrale Casterman, 2007-2008.
L'âge de l'innocence (Premier tome, celui dont il est question dans ce post)
L'âge des désenchantements ( Second tome)



Le souffle cours, un peu désespérée aussi.
Dans les -bas-fonds d'une société américaine celle où il est, il va, il erre, avec un flegme sans illusion et pourtant romantique. Ainsi marche Alack Sinner.
Une fois de plus, une fois de moins je suis tombée amoureuse, le temps d'une lecture, d'un personnage.
L'usage du noir et blanc est habile, finement mené, le regard ne s'y habitue jamais vraiment, toujours il doit déchiffrer, jamais à l'aise et pourtant tout du long baigné dans une ambiance qui colle à la peau....les faciès sont grotesques ou sublimes, hideux, ou malheureux, les cases sont pleines, la rue foisonne.
Multiculturelle, richesse de la pauvreté, des grands mots, peut-être, mais après tout, ce sont eux qui viennent. En refermant le livre, je sais déjà que je le reprendrai... Une fiction ancrée comme toujours dans le réel, puisse-t elle autrement ? Les références des auteurs abondent. J'en saisis quelques unes, mais si peu. Et puis il y a le paysage sonore, musicale, Alack Sinner est mélomane. Et puis, il y a encore les langues qui se rencontrent, latines, américaines, elles se cognent ou se fondent... mélange.
Une fois de plus un détective, une fois de plus désabusé...les femmes, la rue, l'espoir, le noir; la vie....
 

Image 1: Tome 1, p.71
Image 2: Tome 1, p.236


dimanche 21 juillet 2013

Cabinet des curiosités


Tom Tirabosco, Atrabile,1999.

 Le format et le titre m'ont rendu curieuse.
Jusque là, je ne connaissais pas l'auteur, ce petit livre est l'une de ces premières publications BD, depuis, il a fait route...Tant mieux, de nouvelles pages à tourner...
Monstruosité et frivolité, un grain d'absurdité, chaque case raconte, histoire ou historiettes, il s'agit de débusquer, sans les traquer ces êtres particuliers, anormaux, qui le dit? L'homme invisible, l'ange ou la petite personne, les jouets...Huit chapitres pour chacun d'eux, tous introduits par un emprunt littéraire, Baudelaire, Pierre Desproges ou bien encore H.G. Wells. Il y a beaucoup d'humour, dans le dessin et dans la narration, une espiègle cruauté et de la sensualité, aussi. Une bande dessinée en clair obscur, des formes rondes et crayonné, troublant, à chacun de vouloir y croire... 


                                Les petites personnes...
           
 Extrait,(p.21).

vendredi 19 juillet 2013

99 exercices de style


Matt Madden, L'association, coll. Ciboulette, 2006 
 
Assez géniale comme œuvre! Mettre en scène 99 fois et de 99 manières différentes une scène du quotidien! Quoi de plus laborieux, mais ici que c'est malicieux! Pas besoin d'en dire plus! 
 
J'ai eu la chance, de découvrir cette bande dessinée par la planche, lors d'un exposition à la Cité à Angoulême, pris ensuite le temps de la lire dans sa forme aboutie - l'album, et l'envie de la relire est vite revenue!

Matt Madden auteur américain, francophone « so english », réussit là un bel exercice de style, et révèle la richesse de la bande dessinée, en faisant rire, sourire et réfléchir ! Divertir et s'enrichir, l'un dans l'autre, du plaisir !


PS: En lien, un interview de Matt maden, et l'occasion de mentionner la riche  revue neuvieme art 2.0 !

jeudi 11 juillet 2013

Descente d'organes

Fred Lépinay, Maquisards, 2013.
Une œuvre atypique, un recueil de dessin. Premier livré édité ( micro édition) par Fred Lépinay.
Fred est une personne croisée il y a quelques années, un compagnon de sillons, des moments partagés, vivants...
Le livre ouvert, un sourire; je tourne la page, peu de mots pour une dédicace, elle m'inspire :


« énergie féminine »
Ouvrir,
entrer.
Pénétrer.
s'en remettre...
et se démettre,
départ hagard.







Ses dessins m'interpellent.
Narration étreinte.
Pour seule limite, le contour,
pour toute liberté, le plein.







dimanche 7 juillet 2013

Les Marais du temps

Franck Le Gall, Dupuis, 2007.
P'tit clin d'oeil à l'actualité de la Cité (CIBDI): l'exposition «SPIROU: un héros dynamique». Il y a toujours quelque chose de grinçant dans ce genre de commémoration,mais bon certaines valent tout de même mieux que d'autres...!
La bande dessinée en question, Les Marais du temps, est le deuxième opus, de la série Siprou et Fantasio (une aventure de...par). Cette collection donne à un auteur carte blanche – ou presque- (Spirou est un « héros », pas question, quand même de le salir...), pour narrer à sa manière une histoire du personnage à la houpette rousse et des ses fidèles acolytes. C'est Franck Le Gall qui accepte les règles du jeu. Un auteur que j'apprécie, avec Théodore Poussin, il me fait voyager et entrevoir un ailleurs exotique en jouant avec le temps qui fait l'épaisseur de l'histoire. 
Du passé, il en est également question dans les Marais du temps. Du désuet au cocasse, du langage scientifique à celui de la rue, l'esprit d'aventure est bien là. Le trait de Franck Le Gall s'approprie les personnages et fait ressortir de Spirou, Fantasio, Spip and co', certains caractères qu'il grossit jusqu'à une certaine limite (ou contrainte ?). Zorglub, personnage versatile est aussi du voyage, et pour cause ! c'est lui qui entraine les autres à traverser les époques. D'un bistrot du marais, "on" tombe dans le Marais de 1865; à cette date là, le quartier n'était pas aussi branché qu'aujourd'hui... On retrouve le souci du détail propre à Franck Le Gall, sa rigueur dans le travail documentaire, et puis on (sou)rit devant quelques scènes et remarques bien placées ! Pas déçue, de la lecture !

mardi 2 juillet 2013

je, tu, il, L,...juillet.

 

 
La vie est belle 
je me tue à vous le dire
dit la fleur 
et elle meurt.





 Tiré de soleil de Mars, Jacques Prévert
Receuil la pluie et le beau temps, 1972.