Blackbird

Pierre Maurel, paru chez l' Employé Du Moi, 2011.

C'est déjà la découverte au festival d'une petite maison d'édition belge : « l'employé Du Moi », le nom m'interpelle, me plait et me rend curieuse. J'ose franchir le pas et engager un peu la discussion. Je me retrouve avec ce livre en les mains, une facture original, une couverture en papier mâché. Un mois, après l'achat , je lis. Et cette fois ci, pas de déception. Etrange récit, entre réalité et fiction, voire anticipation. L'histoire d'une petite bande qui fabrique un fanzine et qui se retrouve hors la loi, pourquoi ? je laisse découvrir ce qui en ont envie... Ça flirte bon l'irrévérence, mais ça reste gentil quand même... L'absurdité des lois, un clin d'oeil à l'entartreur, un sourire au coin des lèvres...

Les aventures de Rabbi Harvey, Tome 3 : Duel à Elk Spring

Steve Sheinkin paru chez Yodéa, 2010.

Déçue! De l'humour juif dans une ambiance Far West, ça avait l'air attrayant mais c'est à peine distrayant ! Un tome m'a suffit, c'est comme si on se prenait des leçons de civisme en pleine poire et les cow boys, là dedans ils sont où ? Quant au charme des histoires juives, j'en connais qui savent bien mieux les raconter ! Tant pis, il faut bien des mauvaises pioches de temps en temps !

L'homme qui marche

Jirô Taniguchi. Publié par Casterman en 1995.

L'homme qui marche,

Lentement, il prend le temps...

lentement, le temps le prend

Observer,

Ressentir,

Souvent seul, mais pas si seul,

La solitude devient-elle un luxe pour ceux qui vivent à deux ?

Les saisons se succèdent, et lui ? En marchant, il avance....

un livre qui se lit comme on aborde un sentier...

The Zumbies

Lindingre - Julien / CDM

Deux tomes |2010-2012] paru chez Fluide de Glacial.

Dans un premier temps publiée dans les pages du mensuel, la bd se structure en plusieurs épisodes qui se succèdent pour former une véritable histoire...une parution en album a donc du sens et puis c'est un bel objet: un grand format une belle impression et du beau papier

tactile !

Des Zombies et du Rock, voilà pour le contenu! Une lecture qui s'accompagne intérieurement d'une bonne bande son de The Who à Link Wray, en passant par les Stones, Screamin' Jay Hawkins et The Cramps. Un peu de trash, juste ce qu'il faut, c'est quand même des Zombies! Pas mal de clin d'oeil à l'histoire en tout genre, un dose d'humour... ça vaut le coup de les suivre, cette petit bande de rockeur....oh yeah!

Le Musée insolite de Limul Goma

De Simon Hureau. Paru en 2013, La boite à bulles.

La quatrième de couverture aiguise la curiosité ; «De quels événements Limul Goma le mystérieux collectionneur va-t-il nous entretenir cette fois ? A quoi rime la somme faramineuse qu'il a dépensé pour un simple trophée de buffle des années 30 ? Quel itinéraire a pu emprunter ce massacre venu du Cambodge, avant de parvenir dans cette salle de vente?»

A la première page, le dessin et la graphie me tapent à l'oeil, ils ne me plaisent pas, je crains de ne pas rentrer dans l'histoire, à la seconde c'est la place du texte qui m'inquiète, cependant déjà l'incongru de la situation me rend curieuse, puis, au fil des pages, je me laisse surprendre ensuite tout simplement prendre. Cela se trame et se ramifie. Entre le loufoque et le tragique le rire et la découverte, cette histoire se joue entre stupéfaction et évasion. Et puis une fois le livre refermé, je garde de cette lecture plaisante, la pénible remémoration d'une page bien douloureuse de l'histoire...

Bord de La Charente, matin de février.

chut, oups, ploc...

souffle et éparpille, elle,

chute,

eau monde...

Susceptible - Genvièvre Castrée

Paru en 2012,L'Apocalypse 
Angoulême, festival, j'assiste à un enregistrement de radio, l'interview d'une auteur de bande dessinée québecoise, coincidence heureuse... je tends l'oreille. Sensible et émue elle parle de sa bd, première titre d'une nouvelle maison d'édition: l'Apocalypse. Un roman graphique biographique, retraçant son enfance.

Amer sentiment après la lecture. Comme le nom donné à deux de ses personnages ….

Noir, non, sombre certainement...Une tranche de vie «qui se forme et se déforme »

Les sentiers de la perdition

Titre original: Road to Perdition

Paru en 1998.

Etonnée de trouver cette bande dessinée dans le rayon enfant de la bibliothèque municipale d'Angoulême, je la mets dans mon sac.

Max Allan Collins en est le scénariste, et Richard Piers Rayner, le dessinateur,

Etats-unis dans les années Trente, la prohibition sévit, les mafias s'enrichissent, et les gangs rivalisent. Un fils et son père, vengeance et pardon. Bien que ces deux termes peuvent faire peur, la morale n'est pas si pesante et tant mieux.

Un scénario bien ciselé, net et tranchant, efficace. Une mise en scène, guère surprenante, mais bien chapitrée, pas de couleurs. En revanche un peu déçue par le dessin des personnages.

Et maintenant, il me reste à voir l'adaptation qu'en a fait Sam Mendes au cinéma, « Road to Perdition », sortie en 2002.

La pension Marguerite - Metin Arditi

2006 Editions Acte Sud, Arles, 

A la même époque, l'an passé, mais pas dans les mêmes conditions j'avais lu Le Turquetto (2011, Editions Actes Sud, Arles), je m'en suis aperçue seulement après avoir emprunté La Pension Marguerite.

Un petit livre, ou se mêle musique et souvenirs, comme souvent d'ailleurs....

J'ai aimé ce livre presque jusqu'au bout, une fin que je trouve décevante.Cependant, il y a dans ce livre de la légerté et de la douleur, une introspection qui passe par les écrits, des archives celle d'un défunte, celle d'une mère. C'est l'histoire d'un musicien, c'est l'histoire d'un enfant, un petit homme... mais c'est aussi une histoire de femmes , d'une femme , d'une mère, d'amour.

« J'espère que cette lecture vous aidera dans l'impossible démarche que consiste à ne pas juger ceux qui nous ont aimés comme ils ont put... » p.21

Un secret

Paru en 2012 , Comme une orange, d'Eric Wantiez et Marie Deschamps.

Dimanche matin ensoleillé, une balade, un banc.

Un petit livre entre les mains,format à l'italienne, chaque double-page comme un diptyque.

Un martin pêcheur, une barque...

Un livre pour enfant, cependant, je me suis laissée porter au bord de l'eau,

Pas franchement une bd, plus qu'un livre illustrée, un roman graphique ? Pour sûr, un bel objet !

« Les secrets sont faits pour être partagés », les moments se succèdent, le martin  pêcheur déploie ses ailes... comment transmettre ?

Un joli livre.

Queen and Country

Série terminée paru chez Akileos [2001-2007] de Greg Rucka.

Une bonne série d'espionnage ! Un scenario bien ficelé et plutôt réaliste qui nous ramène au cœur de certains conflits diplomatiques et politiques des dernières décennies. Puissant ! Et pour une fois, j'accroche (et bien) à une série où le personnage central est une femme. Tara Chace. Elle travaille dans « la » section spéciale des services secrets britanniques. Si elle est au cœur de la série, les missions sont un travail d'équipe. il y a autour - ou plutôt avec elle - un petit nombre de personnages récurrents . Et c'est peut être là que se joue l'accroche de la série. Le scénariste amène le lecteur aussi bien sur le terrain des opérations, qu'il le plonge dans la vie d'un service secret de l’état britannique. Comme le titre l'évoque, leur intervention se fait au nom de la « Queen and Country ». Un peu dommage ce rappel du respect de la « Mère Patrie », mais bon cela ne sent pas franchement dans les histoires (ouf!). Au fil des albums, les personnages se révèlent, prennent de l'épaisseur, disparaissent aussi. Ils sont traités sans concessions, il n'y a pas de côté super héros, et je pense que cela est plutôt bien réussi de la part du scénariste. Plusieurs dessinateurs se relaient. Cela peut un peu désorienter. A chaque album, il faut se réapproprier les personnages, qui prennent des traits différents , « un travail » qui crée une certaine forme de distance et rend la relation lecteur/personnage d'autant plus ambiguë...

Bonne découverte !

PS: Il existe une sous-série qui est encore en cours : le troisième tome devrait bientôt paraître en français : Queen & Country déclassifié. Et comme on me l'a conseillé , je vais attendre que le cycle soit terminé pour le lire...

La place de l'étoile - Patrick Modiano

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Paru en 1969, Premier roman.

Etrange qu'en dire...difficile de s'en défaire une fois le livre ouvert...drôle de sentiment; celle de se faire trimballer par l'auteur, d'être irrémédiablement pris au piège dans son histoire, son trauma... une lecture enlisée, qui met mal à l'aise et qui agace, imperméable et en même temps enfermante...

Une France d'après guerre, où la rupture ne semble pas consommée...expier ce que l'on a trop vite transformer en chapitre d'Histoire ?

Une quête d'identité individuelle arrimée à celle d'une communauté, sublimée par la laideur ?

Des mots et des images

Point de départ: Angoulême, 2013
Un pas de plus, un pas de moins,
Transmettre un peu de ces quelques choses,  
Voilà, ce que j'essaierai de faire à travers ce blog.