Être entourée de livres, d'images et de mots et tenter d'en dire quelque chose, de partager...

Garder une trace, vaine intention, peut être... Tant pis...

Un blog à défaut -blogger - (et oui, je cède à la simplicité et je me fais complice de google, tant pis....). Les messages s'affichent des plus récents aux plus anciens...



samedi 30 mars 2013

Je suis mon rêve – Soy mi sueño


Felipe Hernandez Cava et Pablo Auladell, Impressions Nouvelles, 2012


Un ouvrage surprenant, un scénario réflexif et une technique graphique à la fois austère et poétique, entre crayonné et insertion photographique, un noir et blanc grisé, teinté par un orange amer. Cette bande dessinée espagnole revient sur l'histoire du XXe siècle. Entre introspection et rétrospection, entre aspirations et inspirations, Deux personnages dialoguent sans vraiment- ou si?- se faire face. Erich Hafner, aviateur part. Où ? Une découverte de soi ? La présence de Solaya, une vieille femme babouchka trouble, une présence absente. Les airs, le ciel sont sans dessus-dessous, Il y a de la musique, des bombes, des éclairs et des lacérations de fouet. Une lecture en suspension,... De l' Allemagne à la Russie, du communisme au fascisme... l'Histoire est traversée, retour – détour et interrogations.

Un livre que j'avais déjà lu l'été dernier, et que j'ai décidé de m'offrir en cette fin du mois de Mars. Les Impressions Nouvelles, maison d'édition belge, propose de beaux objets. Ici, un grand format confortable et une belle couverture.


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« Suis déchiré ou mal à l'aise et parfois des bouffées de vie »
15 Novembre 1977
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Roland Barthes, Journal de Deuil
( p.60, Edition Seuil/IMEC, 2009 )

lundi 25 mars 2013

3'


Marc Antoine Mathieu

Paru en 2011 aux Editions Delcourt



Reflets saillants
Revers épique
Retour ne ment

Une bd sans parole, se déroulant dans un laps de temps : 3 secondes.
3 secondes pour une histoire, une intrigue, et pour traquer les indices.
En noir et blanc, la lecture se mêle de suspense et de plaisir ludique.
A lire et à voir car cette bd a été à la fois construite pour un support papier et une version numérique. Ici, j'ai découvert - présenté par l'auteur en personne (ça vaut le coup d'être à Angoulême....) l'objet numérique, je me suis ensuite tournée vers le livre pour redécouvrir l'histoire, et à nouveau vers l'écran pour prolonger le plaisir...

Inquiétant télescopage
Malicieux détricotage.

Last Man


Balak, Mickaël Sanlaville, Bastien Vivès
KSTR ( Casterman), 2013

Bon, l'histoire ne casse pas des briques mais l'univers dans lequel elle s'installe est assez délirant... on y voit des dinosaures et une taverne, on y parle de raclette et on invoque l'esprit du vent... Les personnages ont des visages qui en rappelle d'autres plutôt inattendus. Deux individus que rien ne semble promis à se rencontrer se retrouvent associés, un objectif les unit cependant : gagner le tournoi dans lequel ils se sont engagés. Ainsi, Le décor est planté, reste à voir comment cela évolue car ici aussi c'est le premier tome d'une série qui débute...
C'est le fruit d'un projet collaboratif, une équipe de trois auteurs français dont Vives qui a été pas mal plébiscité au festival d'Angoulême 2013 (mais qui ne m'a guère pour l'instant attiré...). Ils ont choisi de s'inspirer des codes mangas tout en les adaptant à leur sauce. Les épisodes sont  régulièrement mis en ligne  sur la plateforme delitoon. Sur ce site, les pages défilent les unes après les autres. Je suis allée à contrario du temps, lisant d'abord sur papier, puis sur support numérique, et l'avantage reste au premier. Mais bon, cela m'a tout de même donné envie de découvrir la suite et pour l'instant seul l'écran y donne accès alors ici aussi...affaire a suivre! 

Pour lire - voir ? - les épisodes : http://www.delitoon.com/serie-webtoon/serie-lastman.html

dimanche 24 mars 2013

L'homme chauve-souris - Jo Nesbo


Paru en poche, folio policier, 2012

Un polar, tiens, ca faisait longtemps.
Jo Nesbo est norvégien. Est-ce l'appel du nord qui se fait sentir, celui de l'ombre, quoi qu'il en soit, les premières pages sont décisives, j'accroche ! Certes, on retrouve les classiques du genre, un flic atypique, un meurtre qui se complique, la recherches d'indices... et des séquences bien chapitrées qui font qu'il est difficile de se désaisir de la lecture, mais bon encore une fois ça marche, alors pourquoi s'en priver
A peine ouvert et déjà fini... ca tombe bien, l'homme chauve souris est le premier tome des enquêtes menées par Harry Hole. Le personnage m'a plu. Il est question d'attaches, savoir jeter l'ancre ou se laisser dériver? De dépendance, quand devient-elle souffrance, quelle est sa forme la plus dangereuse ? Tentaculaire? Peut-on d'ailleurs s'en déprendre ?
Affaire à suivre...

dimanche 17 mars 2013

La voiture d'Intisar


De Pedro Riera et Nacho Casanova , paru chez Delcourt en 2012 
 
Plongée à travers les yeux d'une jeune femme au cœur de la société yéménite, plus exactement à Sanaa, capitale du pays.  
La première scène: une femme voilée au volant d'une voiture, le feu passe au vert : Vraoumm! Prisonnière et libérée, frondeuse et soumise, le personnage d'Intisar dévoile à sa manière le jeu des relations hommes-femmes dans un pays où le poids des coutumes et plus fort que certaines évidences.
 Comme le signale les auteurs en avant propos, Intisar n'existe pas. Il s'agit d'une fiction basée sur différents témoignages de femmes yémenites receuillis lors de rencontres. Cette bande dessinée réussit à éviter pratiquement le côté pompeux que revêt parfois (souvent ?) le genre documentaire. Ce n'est pas un docu-fiction mais une fiction bien documentée, agrémentée en prime d'une dose d'humour. Une lecture plaisante.

Chris Marker – In memory



Retour d'une séance de cinéma... une phrase continue de trotter dans ma tête :
« Le passé c'est comme l'étranger ce n'est pas une question de distance, c'est le passage d'une frontière »

Tiré de L'Ambassade, réalisé par Chris Marker en 1973. 


Lien vers le film :

Watchmen



D'Alan Moore et Dave Gibbons, Publiée à partir de 1986 aux Etats-Unis. Ici, édition française de Panini-DC Comics parue en 2009 réunissant les douze épisodes de la série.

La Terre, un globe de terre et d'eau peuplée d'hommes, formant «l'humanité», serait-ce là, la pierre d'achoppement de cette oeuvre?
Œuvre? Oui, c'est le mot qui me vint le premier pour nommer ce comic américain. Une histoire sombre aux couleurs vives de super héros démystifiés dans un monde menacé - notamment mais pas seulement - par le jeu des grandes puissances politiques d'Est en Ouest. Puissante est la lecture. Et cette idée de puissance, de toute-puissance, est au coeur de cette fiction. Quelle est la valeur de l'homme ? La question se formule-t-elle en ces termes ? Sauver l'humanité ou la détruire ? Se pose alors la question de l'Individu.

Une aventure haletante, où chapitre après chapitre des récits se croisent, où  les formes de narration s'entrecroisent. Les auteurs jouent, exploitent, investissent de manière complexe – pour ne pas oser dire totale - le genre de la bande dessinée.
J'ai appris après coup que Manchette avait fait la première traduction française...cependant pour cette édition elle n'a pas été retenue, dommage...une invitation à une nouvelle lecture...peut-être ?

lundi 11 mars 2013

Rork - Andréas
Angoulême - vers là
 


















«---------------------appartenance--------------------»
aparté
Tenant à part,
Ce
part et sépare.
Tenace.

A part Te,
Je ?
Nuance.
 

samedi 9 mars 2013

Gigi et Tonio – Les pieds froids.


Par Prestav paru chez E/P/A, 2011.

Drôle d'objet, si l'on ne me l'avait pas suggéré, je n'y aurais certainement pas prêté attention. Une bande dessinée au format fumetto, qui prend l'aspect d'un roman photo graphique. Deux visages Gigi et Tonio et à chaque page ou double-pages, un instantané de vie.
 La préface semble très prometteuse : Gigi c'est ça: notre envie de faire crier «Maman» à coups de sécateur! Tonio, lui, c'est le type qui crie «Maman».
Bon ça ne paye pas de mine, mais j'ai ri et souri plus d'une fois. Un peu déçue, tout de même car après plusieurs pages, les procédés se répètent et perdent un peu de leur surprise, au risque de devenir sirupeux.
Une découverte, que je ne regrette pas, mais à lire avec modération.

Sauver Mozart - Raphaël Jerusalmy


Paru chez Actes Sud, 2012.

Un petit roman, qui prend la forme d'un journal tenu par un malade dans une clinique à Salzbourg. L'homme se voit dépérir, se sent mourir, il consigne la relation qu'il entretien avec la maladie, qui est devenue sa maladie, un «M» qui le protège et qui le détruit...Tournant de l'année 1939, c'est l'histoire d'une décrépitude d'un homme donc, mais aussi d'une ville, d'un festival : celui de Salzbourg, qui avant 1938 faisait la gloire de la nation autrichienne. C'est l'histoire d'un musicien, de sa sensibilité, celle aussi d'un individu face à la montée du nazisme, son dégout devant la figure d'Hitler. Ces histoires se mêlent dans ce roman de manière habile. Et puis cet homme est père, un fils dont il est sans nouvelles. Lui-même «fils de», appartenance familiale qui se joue entre réminiscence, affirmation, interrogation.  
                             Beaucoup de choses, mais pourtant, par moment la lecture s'étiole, la moue se fait face à des considérations de l'auteur. Néanmoins, après plusieurs jours , il reste quelque chose de cette lecture.

mercredi 6 mars 2013

Notre Mère la Guerre


De Kris et Mael, 4 tomes, série achevée [ 2009-2012] parue chez Futuropolis.

« Ne pas oublier », c'est ce que je me suis dit en refermant le quatrieme tome de cette série. Pour ce choix de lecture c'est la fibre de l'histoire qui m'a rattrapé...J'avais pu écouter causer, Kris le scénariste, lors d'une table ronde en janvier dernier, il m'avait bien plu. Son récit est un peu à l'image du bonhomme...à vif et lyrique mais aussi critique, pas totalement désabusé, mais pas dupe non plus...

Un gendarme, chez les soldats voilà qui aurait pu faire beaucoup trop d'uniforme pour une histoire ! Et pourtant...je m'y suis plongée, le temps d'un week-end, et je n'en suis pas ressortie complètement...Le dessin se marie bien à l'histoire et la mise en page est elle aussi au service du récit. Et puis les quatre albums chez Futuropolis sont de bels objets, beau papier, beau format...Dur de parler de plaisir pour cette lecture, mais à coup sur un captivant moment...


Et en repensant à ces albums, je sifflote un air que, fut un temps, Renaud chantait :
« Un couple d"amoureux /S"embrasse sous les yeux / Du Maréchal de France
Muet comme un vieux bonze /Il restera de bronze / Raide comme une lance
Maréchaux assassins / L'amour ne vous dit rien
A part bien sûr celui / De la Patrie hélas
Cette idée dégueulasse / Qu'à mon tour je conchie »

samedi 2 mars 2013

Whiteout


Greg Rucka et Steve Lieber. Paru chez Akileos en 2003.

 Un nouvel album de Greg Rucka, l'auteur de Queen and Country, Ici il s'agit d'un one shot (ou presque; suite au succès de l'album un deuxième tome est paru, mais pas lu...peur du réchauffé, surtout dans ce cas).


Froid, glacial, et pourtant au Sud, à l'extrême Sud : Pôle Sud. Un crime vient perturber le quotidien des stations de ce bout du monde...une enquêtrice, se charge de l'affaire. Dans ce microcosme du bout du monde, le rythme, les mœurs, les heures ne sont pas celles qui nous sont familières. La lecture de ce polar: Étroit sentiment d'inconfort, enivrant pourtant...le manque d'air à cette latitude, double effet ? 
Côté dessin, en revanche, il y a des jeux de proportions approximatives qui viennent gâcher un trait dejà assez maladroit, mais la «mise en scène» est plutôt bien orchestrée et le noir et blanc correspond bien à l'ambiance...


Gros Dégueulasse


Jean Marc Reiser, première édition 1982.
On m'a dit: « ça, il faut que tu le lises! » . Un peu sceptique, mais je joue le jeu, j'emprunte le livre.
Un recueil de petites saynètes, à la fois sordide, drôle et.. désespérant,
Un personnage en slip sale et trop grand qui se trimballe dans la rue; il harangue les passants, les femmes surtout... Un affront à la solitude d'une manière, pour le moins, sarcastique..