Ryūichirō Utsumi /Jirō Taniguchi, Casterman, 2004.
Des
nouvelles d'Utsumi adaptée en BD par Taniguchi se
dégage un sentiment d'apaisement, une quiétude qui s'ébauche. Ce
ne sont pas des histoires extraordinaires mais des histoires intimes
qui se jouent dans le quotidien des jours. Savoir ouvrir les yeux et
prendre le temps de regarder ce qui est autour de soi, ceux qui nous
entourent. Si les conventions et coutumes de la société japonaise,
paraissent à mes yeux d'européenne exotiques, elles me donnent la
sensation d'être tout aussi aliénantes que celles régissant ici.
Elles s'imposent aux personnages et chacun à sa manière les subit
ou se les approprie, pas de révolte dans ces pages, plutôt du
compromis, des accommodements et parfois du renoncement. Le malaise
ressenti certaine fois n'est jamais ce qui reste à la fin de
l'histoire; le trait fin, délicat et doux de Taniguishi fait
certainement effet. Chaque case est minutieusement dessinée mais
rien n'est jamais superflu. Le végétal et le bâti cohabitent avec
simplicité. Dans ces paysages, les personnages déambulent, et leurs
visages s'expriment, mais ils ne sont jamais qu'un élément de
l'ensemble, se dégage ainsi un sentiment d'harmonie, où rien ne
prévaut. Certaines cases s'observent comme des tableaux, c'est beau.
C'est
le titre qui
m'a poussé à choisir ce livre « l'Orme du Caucase »...une
telle invitation, je n'ai pu résisté. J'ai débuté la lecture sous
le feuillage frais et printanier d'un arbre citadin et je ne l'ai pas
regretté.
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