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Transport transpirant
Être entourée de livres, d'images et de mots et tenter d'en dire quelque chose, de partager...
Garder une trace, vaine intention, peut être... Tant pis...
Un blog à défaut -blogger - (et oui, je cède à la simplicité et je me fais complice de google, tant pis....). Les messages s'affichent des plus récents aux plus anciens...
Une
suite de chiffre et une absence de mots, voilà une bd qui faut la
peine d'être découverte. Le
dessin est noir et blanc, la bande dessinée est noire - d'espoir ou
de désespoir; ces deux là ne se rejoignent-ils pas ? Le
dessin est intriguant, presque dérangeant, constitué d'un nombre
incalculable de petits traits, il donne le sentiment de mouvements
incessants. Cette bande dessinée agit sans parole et vibre pourtant d'une
sombre agitation silencieuse.
Quelques
siècles nous séparent de cette histoire, cependant, le personnage est
resté familier à travers le temps. Dépassant la simple
familiarité, l'auteur entre dans son intimité. Michel Ange était
déjà célèbre quand en 1506, un projet lui est proposé,
prestigieux et insolent: un pont sur les rives de Constantinople. Ce
court roman raconte cette histoire, est -elle vraie? ce n'est pas
ce qui importe, mais plutôt l'homme, pris entre le désir de
reconnaissance et l'aspiration à la délivrance. Au delà des plans,
des couleurs et des matières, il y a de la poésie, des corps et du
sang...le marbre croise la poussière des quartiers animés de la
ville, la solitude de l'atelier contraste avec les effluves et les
échos musicaux de chaudes soirées urbaines. Les chapitres se
succèdent rapidement, l'écriture est poétique, si c'est un
conte...il opère... «Parle-leur de batailles, de rois et
d'éléphants»..." Comme si devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde... "
Le
noir et blanc opère efficacement pour ce « jeu de lumières ».
Au premier regard, les formes sont obscures, puis peu à peu elles se
façonnent, des contrastes et des lignes émergent et cependant à la
case suivante l’œil doit réajuster son focus pour découvrir le
contenu...un exercice qui peut paraître exigeant, mais il donne à
la lecture une autre dimension. Les mots répondent aux images, et
eux aussi il faut parfois les chercher, au bas d'une case, où à sa
droite. Le texte est un jeu d'emboitements, des citations s'y
glissent et des idées surgissent. Lire cette bande dessinée c'est
comme pénétrer dans un labyrinthe, le plaisir de s'égarer...
Paolo
Cossi est italien et il nous parle d'Arménie. En
lisant la préface, j'ai eu un peu peur, aïe! se pourrait-il que
cette bande dessinée joue sur l'air - triste, des sentiments
nationaux? Il y a plusieurs histoires dans cette histoire, de la
fiction au récit historique, les frontières sont habilement floues
et c'est pour moi, la réussite de ce petit livre.
Des
nouvelles d'Utsumi adaptée en BD par Taniguchi se
dégage un sentiment d'apaisement, une quiétude qui s'ébauche. Ce
ne sont pas des histoires extraordinaires mais des histoires intimes
qui se jouent dans le quotidien des jours. Savoir ouvrir les yeux et
prendre le temps de regarder ce qui est autour de soi, ceux qui nous
entourent. Si les conventions et coutumes de la société japonaise,
paraissent à mes yeux d'européenne exotiques, elles me donnent la
sensation d'être tout aussi aliénantes que celles régissant ici.
Elles s'imposent aux personnages et chacun à sa manière les subit
ou se les approprie, pas de révolte dans ces pages, plutôt du
compromis, des accommodements et parfois du renoncement. Le malaise
ressenti certaine fois n'est jamais ce qui reste à la fin de
l'histoire; le trait fin, délicat et doux de Taniguishi fait
certainement effet. Chaque case est minutieusement dessinée mais
rien n'est jamais superflu. Le végétal et le bâti cohabitent avec
simplicité. Dans ces paysages, les personnages déambulent, et leurs
visages s'expriment, mais ils ne sont jamais qu'un élément de
l'ensemble, se dégage ainsi un sentiment d'harmonie, où rien ne
prévaut. Certaines cases s'observent comme des tableaux, c'est beau.
Dans ces deux albums, l'intrigue est bien menée, trop bien
menée? Le dessin est pour chaque épisode soigné, minutieux, l'ensemble me paraît un peu trop
carré presque arithmétique...Je suis donc un peu dubitative. Un laps de temps se passe
avant que je puisse lire le troisième tome...et c'est alors que le
charme opère, inévitablement.
L'histoire
débute toujours à Paris, mais quelques décennies se sont encore
écoulées. Les premières pages mettent en scène une jeune
étudiante pour qui Balzac est plus que familier. Le lecteur découvre
vite qu'il s'agit de Valérie Mangin, l'auteur de la trilogie,
la situation devient cocasse, l'intrigue se complexifie et cela
devient nettement plus stimulant!Trompettes...de la Renommée,
Vous êtes bien mal embouchées !