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mardi 3 juin 2014

Katharine Cornwell

Marc Malès, Les Humanoïdes Associés, 2007



M'a déjà interpellé la femme sur la couverture ni souriante, ni antipathique, elle pose en robe rouge regardant celui qui la scrute.
Katharine Cornwell, son nom est donné par le titre. Je découvrirai plus tard qu'il s'agit seulement d'un personnage de fiction, non d'une biographie. En ouvrant l'album, le contraste est saisissant entre les couleurs de la couverture, et la sobriété du noir et blanc des pages. Le style est intriguant. Étrangement il m'évoque certains dessinateurs américains qui avaient bonne presse dans les « illustrés français d'antan ».
Je me laisse embarquer. 


L'histoire se situe, elle-aussi dans l'entre-deux-guerres, aux États-Unis. Le temps de la création et celui de la narration se mêle par le dessin,
premier télescopage.
Les pages d'ouverture ont de quoi dérouter le lecteur, mais je n'en dis pas plus. Katharine est actrice, elle tient le rôle principal d'une pièce, cette fois-ci bien réelle : L'étrange intermède. L'auteur, Eugène O'Neill a été une figure du réalisme dramatique américain des années 1930. La fiction dérobe la réalité.
La pièce s'articule autour de non-dits familiaux et d'un couple mal assorti. Coïncidences ? Elle fait écho au parcours de cette femme. Elle, semble un peu perdue, bien taiseuse et pas vraiment heureuse.
Où se situe la limite et quel est ce secret qui sans jamais se dire, transpire ?

La trame narrative de cette bande dessinée a tout du mélodrame, pari risqué, tant le genre est éculé! Cependant, Marc Malès réussit à se l’approprier pour mieux le détourner. Il joue avec les frontières entre fiction(s) et réalité(s), et son personnage se perd entre les vraisemblances et les apparences,la scène et le reste...
Une mise en abyme agréablement servi par un dessin élégant, cette bande dessinée est à découvrir.

Bande tirée de la page 74.



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