Ici, il y a trois
personnages, chacun la boule au ventre...
Et trois façons de la
dompter, de la détourner, de l'évacuer.
Au fil des pages, le
lecteur entre dans leurs intimités.
Le personnage principal
est une jeune femme, Nao, mi-anglaise mi-japonaise, elle se débrouille
avec ses tocs morbides, oscillant sans cesse entre légèreté et
gravité, entre énormités et banalités, entre frayeur et sérénité.
Il y a ce qui se voit et
ce qui ne se voit pas, par le format de la bande dessinée,
l'auteur tente de sonder ces différentes émotions toutes tricotées.
Au dedans, au-delà de ce tissu, émerge une autre zone de partage,
celle qui se joue entre l’adulte et l’enfant. Deux entités pas
vraiment codifiées, à la fois repoussées et fétichisées. Le
récit n'en fait pas des mondes totalement autonomes et l'irruption
du fantastique qui cependant jamais ne franchit les cases de la
réalité, vient alors semer le trouble dans la lecture.
Malgré le sujet, le ton reste léger et souvent amusant, la narration est bien construite, les focalisations multiples n’égarent pas le lecteur.
Et puis il y a le dessin de Glyn Dillon. Pour ma part, il ne
m'a pas laissée indifférente. Le choix de l’aquarelle et la
finesse des traits évoquent la fragilité des personnages, mettent en
exergue, la féminité de la jeune Nao et les maladresses
attachantes de ses compagnons. Le rouge devient fil d’Ariane, au
gré des pages, il marque la colère, le désir, rosit les joues et
souligne les courbes.
Si la conclusion m’a relativement déçue, venant mettre un terme assez abrupt, un peu trop conventionnel à la lecture, je garde de ce livre une impression favorable. Il faut dire que le soleil rayonnant accompagnant ce moment a apporté de la chaleur au grain des pages et de la lumière aux idées noires.
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