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mardi 17 juin 2014

Nao de Brown


Glyn Dillon (GB), Akileos, 2012

Avoir la trouille,
Qui ne connaît pas cette sensation ?
Ici, il y a trois personnages, chacun la boule au ventre...
Et trois façons de la dompter, de la détourner, de l'évacuer.
Au fil des pages, le lecteur entre dans leurs intimités.
Le personnage principal est une jeune femme, Nao, mi-anglaise mi-japonaise, elle se débrouille avec ses tocs morbides, oscillant sans cesse entre légèreté et gravité, entre énormités et banalités, entre frayeur et sérénité.

Il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas, par le format de la  bande dessinée, l'auteur tente de sonder ces différentes émotions toutes tricotées. Au dedans, au-delà de ce tissu, émerge une autre zone de partage, celle qui se joue entre l’adulte et l’enfant. Deux entités pas vraiment codifiées, à la fois repoussées et fétichisées. Le récit n'en fait pas des mondes totalement autonomes et l'irruption du fantastique qui cependant jamais ne franchit les cases de la réalité, vient alors semer le trouble dans la lecture.

Malgré le sujet, le ton reste léger et souvent amusant, la narration est bien construite, les focalisations multiples n’égarent pas le lecteur.
Et puis il y a le dessin de Glyn Dillon. Pour ma part, il ne m'a pas laissée indifférente. Le choix de l’aquarelle et la finesse des traits évoquent la fragilité des personnages, mettent en exergue, la féminité de la jeune Nao et les maladresses attachantes de ses compagnons. Le rouge devient fil d’Ariane, au gré des pages, il marque la colère, le désir, rosit les joues et souligne les courbes.

Si la conclusion m’a relativement déçue, venant mettre un terme assez abrupt, un peu trop conventionnel à la lecture, je garde de ce livre une impression favorable. Il faut dire que le soleil rayonnant accompagnant ce moment a apporté de la chaleur au grain des pages et de la lumière aux idées noires.

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