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mardi 13 mai 2014

L'homme de mes rêves

Nadja, Cornelius, 2010

«Ferme les yeux et dis quelque chose. N'importe, un chiffre, un prénom. Comme ceci (elle ferme les yeux): Deux, deux quoi ? Deux femmes.»

L'une est dans l'histoire, la seconde la dessine et rajoutons ici, celle qui tourne les pages.
La première a les cheveux noirs, de grands yeux et quelques traits suffisent à dessiner son corps de femme. Un corps abîmé par la brutalité d'un homme. De ses deux mains, elle ne sait pas quoi faire, hésitant entre le crayon et le pinceau. Ses pensées, sombres parfois, souvent s'évadent. Et puis un jour, la fuite. Mais où ? Le personnage autant que le lecteur se pose la question. Mais où ? Mais qui ? Au fil du scénario des réponses s 'ébauchent et le titre un tantinet fleur bleue, s'élucide.

Ce n'est pas la première histoire que je lis de Nadja. Il y a, lointain souvenir, un livre trônant dans la bibliothèque de l'école, un grand chien bleu au regard interrogateur. Et puis plus récemment, les conseils d'une personne m'ont fait ouvrir une bande dessinée de l'auteur. Sans cela, je serais certainement passée à côté, rebutée par les dessins qui au premier regard ne me parlent guère. Comme le jeu de couleurs choisi, ils sont presque enfantins et les traits sont épais. Cependant, une fois entrée dans l'histoire, ils se révèlent paradoxalement appropriés. Résurgence de l'enfance ? Illusion d'adulte ? Rêve sempiternel ? A chacun son histoire.

« Qui suis-je? Si par exception je m'en rapportais à un adage: en effet pourquoi tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je «hante» ? Je dois avouer que ce dernier mot m'égare, tendant à établir entre certains êtres et moi des rapports plus singuliers, moins inévitables plus troublants que je ne pensais. Il dit beaucoup plus qu'il ne veut dire, il me fait jouer de mon vivant le rôle d'un fantôme, évidemment il fait allusion à ce qu'il a fallu que je cessasse d'être, pour être qui je suis. »
Première ligne de Nadja, roman d'André Breton dont sont aussi tirés les mots du haut.

Citations tirées de l'édition Gallimard, 1963, respectivement p.87 et p.9.

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