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mardi 15 avril 2014

La racine de l'ombù


Julio Cortazar, Alberto Cedron, CMDE, 2013


Luttes armées, il est mort ce combat.
Espoir de lutte, il n'y a rien demain.
Capturer l'ennemi ?
Je, il le reste.


 
Ce livre je ne l'ai pas trouvé. Il m'a été offert arrivé par courrier là ou je ne l'attendais pas.

Je retiens l'émotion certaine d'ouvrir les pages, je retiens aussi l'étrange impression de mal aise.



Mal aise devant ces dessins qui, sous des traits naïfs n'en restent pas moins incisifs, vifs et violents. Les couleurs sont dérangeantes elles aussi et viennent surprendre l'oeil. Elles frappent de stupeur comme les visages monstrueusement humains. Les personnages découpés dans le décor ne semblent jamais être à leur place, là où il faut, là comme il faut, là quand il faut.



Cette bande dessinée est l’œuvre de deux deux argentins. L'un, Alberto Cedron a livré -délivré? ses dessins à l'autre, écrivain, Julio Cortazar. Lui, a mis ses mots pour ceux que par les traits cherchait peut-être à exprimer le premier. L'un à l'autre plus que l'un avec l'autre, ils ont crée un objet. Formellement, esthétiquement est-ce une bande dessinée, un roman graphique ? Je n'ai pas à trancher. Pris entre deux subjectivités, ce livre devient unique.


Comme point de départ un homme en fuite - en marche... Réfugié, exilé? Il arrive à la table d'Alberto, buveur de maté. Une nuit pour raconter son histoire. Une histoire mystérieuse, auprès d'un arbre, presque fantastique, et puis une histoire triste. A travers le récit d'Alberto se déroule plus d'un demi siècle d'une Argentine balancée entre espoirs et désillusions, le lot récurrent de ceux qui veulent croire à une idée. Abruptement cela s’arrête. L'histoire, elle reste en marche...



C'est à un collectif des métiers de l'édition (CMDE) que l'on doit cette première et récente traduction (Mathias de Breyne) en français. Cette édition ajoute au corps de l'ouvrage plusieurs compléments, en particulier de la correspondance et un poème de Julio Cortazar. Un bel objet à découvrir mais peut être pas facile à trouver.



Et puis...,
Dans cette lecture j'ai retrouvé des échos d'un autre Alberto que j'apprécie particulièrement. Alberto Breccia. Déjà dans les années 1960 avec Hector Oesterheld, ils traduisaient par des mots et dessins le jeu perfide du pouvoir. (voir par ci ou par là

image : p.39

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