Julio Cortazar, Alberto Cedron, CMDE, 2013
Luttes armées, il est mort ce combat.
Espoir de lutte, il n'y a rien demain.
Capturer l'ennemi ?
Je, il le reste.
Je retiens l'émotion certaine d'ouvrir
les pages, je retiens aussi l'étrange impression de mal aise.
Mal aise devant ces dessins qui, sous
des traits naïfs n'en restent pas moins incisifs, vifs et violents.
Les couleurs sont dérangeantes elles aussi et viennent surprendre
l'oeil. Elles frappent de stupeur comme les visages monstrueusement
humains. Les personnages découpés dans le décor ne semblent jamais
être à leur place, là où il faut, là comme il faut, là quand il
faut.
Cette bande dessinée est l’œuvre de deux deux argentins. L'un, Alberto Cedron a livré -délivré?
ses dessins à l'autre, écrivain, Julio Cortazar. Lui, a mis ses mots pour ceux que par les traits cherchait peut-être à
exprimer le premier. L'un à l'autre plus que l'un avec l'autre, ils
ont crée un objet. Formellement, esthétiquement est-ce une bande
dessinée, un roman graphique ? Je n'ai pas à trancher. Pris
entre deux subjectivités, ce livre devient unique.

C'est à un collectif des métiers de
l'édition (CMDE) que l'on doit cette première et récente traduction (Mathias de Breyne) en français. Cette édition ajoute au corps de
l'ouvrage plusieurs compléments, en
particulier de la correspondance et un poème de Julio Cortazar. Un bel objet à découvrir mais peut être pas facile à trouver.
Et puis...,
Dans cette
lecture j'ai retrouvé des échos d'un autre Alberto que j'apprécie particulièrement. Alberto
Breccia. Déjà dans les années 1960 avec Hector Oesterheld,
ils traduisaient par des mots et dessins le jeu perfide du pouvoir.
(voir par ci ou par là )
image : p.39
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