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mardi 18 février 2014

Mauvais genre


Chloé Cruchaudet, Delcourt, 2013.

Cette bande dessinée a obtenu plusieurs prix, en particulier celui de l'ACBD (association des critiques de bandes dessinée). En l'empruntant récemment, je ne le savais pas encore. Je l'avais découvert par l'intermédiaire des ondes radios, dans une émission d'histoire que je me plais à écouter (La fabrique de l'histoire). L'auteur expliquait comment elle s'était inspirée d'un documentaire radiophonique en dialoguant en direct avec les créateurs de ce dernier, eux même inspirés par la lecture d'un livre...emboîtement en forme de matriochka, cela ne pouvait qu'aiguiser ma curiosité !

Ainsi l'histoire m'était déjà connue, cela n'a pas gâché la lecture, bien au contraire ! J'ai aimé cette bande dessinée, les mises en scène sont subtiles, les dialogues bien construits et l'air du temps bien senti. Dessinée en bichromie elle se pare de noir, de gris et elle est rehaussée de rouge. Le rouge, ici semble venir souligner la féminité. Il colore les lèvres, les ongles, les robes qui virevoltent, se fripent et se soulèvent. Et cette féminité est justement questionnée, à la fois sublimée et désirée, apprivoisée, et écorchée.
Mais le rouge, c'est aussi la couleur du sang qui entache ce récit du début à la fin. Car, bien sûr, on ressort de cette lecture plus riche des mélange des genres, mais aussi toujours plus en colère contre cette putain de guerre qui n'en finit jamais de faire souffrir !

Et puis plus tard, le livre refermé, c'est le poids et les effets des traumatisme narrés dans cette histoire qui ne veulent pas s'arracher de ma pensée. Les brèches traumatiques s'inscrivent ici comme là, dans le cours des vies. En y apportant leur lot d'ambiguïtés, elles  viennent colorer l'existence d'une douceur amère, ou d'une folie douce...les frontières sont si tenues, et parfois terriblement ravageuse.

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