Chloé Cruchaudet, Delcourt, 2013.
Cette
bande dessinée a obtenu plusieurs prix, en particulier celui de
l'ACBD (association des critiques de bandes dessinée). En
l'empruntant récemment, je ne le savais pas encore. Je l'avais
découvert par l'intermédiaire des ondes radios, dans une émission
d'histoire que je me plais à écouter (La fabrique de l'histoire).
L'auteur expliquait comment elle s'était inspirée d'un
documentaire radiophonique en dialoguant en direct avec les créateurs
de ce dernier, eux même inspirés par la lecture d'un
livre...emboîtement en forme de matriochka, cela ne pouvait
qu'aiguiser ma curiosité !
Ainsi
l'histoire m'était déjà connue, cela n'a pas gâché la lecture,
bien au contraire ! J'ai aimé cette bande dessinée, les mises
en scène sont subtiles, les dialogues bien construits et l'air du
temps bien senti. Dessinée en bichromie elle se pare de noir, de
gris et elle est rehaussée de rouge. Le rouge, ici semble venir
souligner la féminité. Il colore les lèvres, les ongles, les robes
qui virevoltent, se fripent et se soulèvent. Et cette féminité est
justement questionnée, à la fois sublimée et désirée,
apprivoisée, et écorchée.
Mais le
rouge, c'est aussi la couleur du sang qui entache ce récit du début
à la fin. Car, bien sûr, on ressort de cette lecture plus riche des
mélange des genres, mais aussi toujours plus en colère contre cette
putain de guerre qui n'en finit jamais de faire souffrir !
Et
puis plus tard, le livre refermé, c'est le poids et les effets des
traumatisme narrés dans cette histoire qui ne veulent pas s'arracher
de ma pensée. Les brèches traumatiques s'inscrivent ici comme là,
dans le cours des vies. En y apportant leur lot d'ambiguïtés,
elles viennent colorer l'existence d'une douceur amère, ou
d'une folie douce...les frontières sont si tenues, et parfois
terriblement ravageuse.
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